i-Trans, membre fondateur du réseau de clusters européens ERCI, a organisé cette année encore la phase française de son concours d’innovation ferroviaire européen.
Objectif : valoriser et honorer les compétences et savoir-faire des entreprises innovantes offrant des solutions permettant l’accroissement de la compétitivité de la filière ferroviaire.
Un jury composé d’experts du secteur a jugé le caractère innovant et l’avantage économique des innovations candidates et a primé 3 entreprises :
Meilleure TPE/PME à Everysens pour l’innovation « TVMS »
Everysens offre une suite complète de solutions pour les industriels, transporteurs et commissionnaires via une plateforme SaaS collaborative, prédictive et temps réel qui digitalise et automatise un ensemble de processus transport chronophages. En ce sens, Everysens a mis au point une solution «TVMS » en mode SaaS collaborative, prédictive et en temps réel qui digitalise un ensemble de processus transport chronophages allant de la planification à l’exécution du transport ferroviaire. Ce logiciel permet de mieux gérer la relation client final de l’industriel en offrant un service amélioré et performant. Il comprend 4 modules, chacun indépendant de l’autre mais plus riches ensemble :
- Stratégie : définir sa politique d’achat et de digitalisation globale de son activité grâce à des scénarios d’optimisation prédictifs mais réalistes (vision 2 ans) qui permettront d’obtenir un ROI important
- Planification : organiser le transport de manière collaborative en y intégrant toutes les contraintes de son activité, de ses clients et de celles de ses partenaires (1 mois). Bénéficier d’une IA permettant de construire automatiquement son planning (Ralph).
- Exécution : Maîtriser le départ du train avec la digitalisation des documents administratifs (lettre de voiture) puis piloter l’acheminement des livraisons en temps réel avec une gestion des incidents maîtrisée (maille journée), notamment grâce à la visibilité en temps réel.
- Performance : chercher la performance et le ROI sur l’ensemble de la chaîne, en termes de commandes, de taux de service, de perf des prestataires (1mois)
Plus précisément, cette innovation possède les caractères suivants :
- Le premier logiciel de gestion transport (TMS) dédié au mode ferroviaire intermodal et route pour les industriels chargeur, capable d’intégrer les informations du terrain en temps réel.
- Activation d’un jumeau numérique (Digital Twin) du transport, des wagons, des contrats et de tout aléas terrain.
- Suggestion d’un planning transport réaliste et en temps réel basé sur les contraintes et imprévus de l’ensemble de l’écosystème du chargeur (loueurs, entreprises ferroviaire, réseau infrastructure, atelier de maintenance, commissionnaire de transport, client final)
- Une solution augmente la compétitivité et l’attractivité du transport ferroviaire pour les industriels : l’objectif de notre solution est de favoriser le report modal (suivi CO2) et de permettre à d’autres types d’industriels (retail, flux non massifié) d’utiliser facilement ce mode de transport et lever les barrières à l’entrée. Ceci est une opportunité en 2020 dans le cadre du EU Green deal.
- Optimisation du budget transport grâce à la performance opérationnelle et la rationalisation des processus.
- Productivité des équipes avec collaboration accrue.
- Meilleure qualité de service vers le client final.
Grâce à cette innovation, Everysens a pu se démarquer du marché en montant sur le processus stratégique de leurs clients chargeurs. Cela leur a permis également de nouer des partenariats avec des entreprises, autrefois considérées concurrentes (loueurs de wagons, entreprises ferroviaires).
Ce produit peut être déployé n’importe où dans le monde (plateforme logiciel Saas) ce qui permet à Everysens d’accompagner leurs clients facilement à l’international. Leur ambition est de devenir le leader européen du secteur d’ici 2022 en privilégiant la région DACH et notamment l’Allemagne.
Meilleure grande entreprise à Colas Rail pour l’innovation « COUPE »
Filiale du groupe Colas, leader de la construction et de l’entretien des infrastructures de transport, Colas Rail propose des systèmes clés en main couvrant l’intégralité du cycle de vie des infrastructures ferroviaires : conception, construction et maintenance. Elle a notamment mis au point « COUPE », un programme qui permet de gérer les fichiers des lignes ferroviaires par zones sans avoir à télécharger la totalité de la ligne, et de produire rapidement le support de travail à l’équipe études. Le procédé utilisé, couplé aux relevés des zones à étudier, permet de donner en un temps record et sous tous les angles le détail des structures à étudier.Colas Rail reçoit sur ses projets de remaniement caténaire des fichiers des lignes ferroviaires en nuage de points 3D. A partir de là, ils génèrent les plans en 2D avec toutes les informations nécessaires à leurs études. L’innovation consiste à réaliser rapidement un état des lieux de la situation existante sans parcourir des dizaines de kilomètres le long de la voie.
Un tronçon caténaire de suite rapide représente 400 poteaux. Auparavant, Colas Rail devait passer 20 minutes par poteau pour récolter et inscrire les informations nécessaires à ses études, soit au total 135 heures. Désormais, cette action se réalise en moins de 35 heures. Le gain de temps est donc considérable et représente un gain économique non négligeable.
Sur des projets de grande envergure et avec les systèmes actuels de SCAN en nuage de points 3D à grande échelle développés par leurs clients et diverses entreprises du ferroviaire, Colas Rail est désormais en capacité de :
- Produire les documents de base à la réalisation des études de remaniement à grande échelle, sans avoir besoin de détacher d’équipes sur le terrain.
- Réduire considérablement les risques liés aux déplacements sur les voies en circulation.
Les marchés ciblés sont les suites rapides lancées par la SNCF et toutes les lignes de chemins de fer qui seront scannées en nuage de points 3D et qui permettront une étude rapide de la situation sur site.
Concrètement, COUPE, comme son nom l’indique permet de :
- Réaliser des tranches sur les lignes ferroviaires,
- Scanner en nuage de points 3D,
- D’extraire les données rapidement.
Coup de cœur du jury à INFRAPOLE Languedoc Roussillon (SNCF Réseau) pour l’innovation « Réutilisation systématique des matériaux de voies »
En septembre 2019, la décision a été prise afin de lancer l’aménagement de la base travaux (tx) de Nîmes Poste A, destinée à accueillir notamment le SVB 800 (nouveau train de suite rapide) en phase de test. La réutilisation des matériaux est le principe qui a été choisi par le chef de projet pour contenir les coûts (dans la continuité de projets du même type déjà réalisés et pour continuer à améliorer le processus). En effet ce mode de réalisation, bien que nécessitant plus de maitrise d’œuvre qu’un chantier dont l’approvisionnement se fait de manière classique, présente de nombreux avantages. Le principe tourne autour des actions liées à l’économie circulaire. Dans le cadre de la préparation du nouveau train « SVB 800 INORAIL » du groupement d’entreprise Meccoli ETF, la base de travaux de Nîmes Poste A doit être complètement réaménagée en un temps réduit et avec un faible budget.
Au-delà de l’innovation technique de réemploie des matériaux, l’aspect manageriel était d’autant plus intéressant.L’innovation est surtout organisationnelle, elle a nécessité au cours des années passées un recensement des besoins en matériaux, une coordination avec les différents chantiers pour conditionner les matériaux de dépose et la rédaction d’un DCE (Document de consultation des entreprise), qui assemble tous ces éléments. D’autres innovations comme la création d’une rampe d’arrosage de ballast, avec système de décantation des fines avant évacuation des eaux a été mise en place.
Au total un peu plus de 3,4 kilomètres de voie et 8 aiguillages ont été posés en n’utilisant que des matériaux de réemploi, dont une partie provenait directement du site.Ce processus de réutilisation de matériaux a permis l’économie de 345 tonnes d’acier (soit le poids de 287 voitures), la non-extraction de près de 7900 tonnes de ballast (environ 600 tonnes de plus que la charpente métallique de la Tour Eiffel !) et la non-production de 1 074 tonnes de béton. L’économie totale de pollution est estimée sur le chantier à 969 TeqCO2, soit l’équivalent d’un an de pollution émise par 214 français. Il faudrait ajouter à ces chiffres l’économie d’émission de gaz à effet de serre, du fait de la diminution des transports.
Toutes nos félicitations !